Thursday, April 8, 2010

What's the matter, smart ass? Don't know any fuckin' Shakespeare?

On commence par le poids lourd du trimestre? Shutter Island, mais c'est du passé, limite il est plus en salles tellement ça sent le réchauffé, tout le monde a son avis dessus, et puis parle de la Rafle pendant que t'y es.
Merde, allez vous faire voir. Si on peut plus parler de ce qu'on aime. Parce que t'as aimé en plus? Ta gueule Simone, t'es tellement snob que tu finirais par ne plus apprécier que l'Homme à la caméra. Le seul problème, c'est que vu le culte à vouer au roman, on ne sait plus si c'est juste l'histoire qui emballe ou si Scorsese y a ajouté quelque chose. Oui et non. À vrai dire mon bouquin part en lambeaux à force d'avoir été lu, relu, à la recherche d'un truc encore plus fou que le fou; une fois que Françoise a la tête retournée, elle en redemande toujours plus, eh salut j'ai côtoyé la mort cérébrale mais il m'en faut encore. Quelle conne. Rien à ajouter à un roman qui se suffit.
Donc ouais, Scorsese fait un film plutôt forme classique. En même temps, le public manque sacrément de branchements au cerveau, ils comprennent déjà pas si le pauvre Di Caprio est victime d'une machination ou si c'est un légume becoz ses gosses noyés. Alors rajoutez-y le format expérimental et distribuez de l'aspirine dans la salle par la même occasion; le clientélisme avant tout.
Mais je m'éloigne. Bizarrement, le film se laisse pas approcher. Un peu trop lisse pour entrer dedans. Malgré tout ehhhh j'y tiens. Toi aussi avoue, tu t'es dit "oh c'est facile le coup des cendres qui volent comme des pétales dans la chambre", n'empêche qu'à ce moment-là ton corps est parti haut, haut, et t'avais un sourire larmoyant - voilà pourquoi on parle de salles obscures, le spectacle du public pris dans un film c'est tellement hideux. Poésie donc, +1. Oui, le Scorsese il a le don de la vision : les flammes de l'appart, le sang du nazi qui inonde les feuilles, les enfants dans le lac. Si, c'est poétique, c'est gerbant donc poétique. Et puis il y a les feuilles de nénuphar, les cheveux de la pauvre gamine qui flottent, Françoise s'est dit aussi inspirée que par l'affaire du petit Grégory- une grande source d'inspiration paraît-il; après tout, C'est arrivé près de chez vous, déjà...
Ouais, Di Caprio est un bon acteur. Moi j'y crois à mort. Et Marc Ruffalo te donne envie de suivre une psychanalyse. Ces appréciations sont purement objectives et viennent d'un examen poussé du talent d'acteur basé sur les cours de théâtre de haute qualification.
Non, mais l'intérêt du film, outre le fond de folie qui ne revient qu'à Dennis Lehanne- le César de la bibliothèque de Françoise (c 'est tout un concept la bibliothèque de Françoise, un jour je vous expliquerai ) - c'est le traitement de la 2° guerre mondiale. Franchement, ajouté à la désinvolture avec laquelle Tarantino traite le passage Hitler, on respire haut et fort : fini l'auto-flagellation et la curiosité morbide, on est suffisamment loin pour y réfléchir de manière nouvelle. C'est toujours ça de pris. Je vous expliquerai pas comment ça fonctionne, c'est comme ça point final.
Ajoutez à cela le fait que le roman a été adapté sans fausses notes, ça s'applaudit des deux mains. Bon, par contre, les indices sur le dénouement sautent aux yeux, ba oui ; des mots parmi les mots c'est bien planqué, mais une réplique après un long silence, si tu la loupe c'est que t'es perdu pour la société.


Les légendes durement pondues de ces deux photos seront " Mec, il y a un truc bizarre tu peux pas le nier" et " Salut, je suis un cliché de psychanalyste mais vous m'aimerez ne dites pas le contraire". Avouez, tout de même....

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