Wednesday, April 14, 2010

Take the head off?

" Tous les matins, mon père énumérait 6 choses impossibles avant de déjeuner" disait Alice. On la croit sur parole.

1. " c'est pas du Tim Burton".
Pas difficile de voir pourquoi c'est impossible. C'est-à-dire les mecs, c'est effectivement un film de Tim Burton, que vous le vouliez ou non. Et qu'il soit produit sous la houlette Disney n'y changera rien; il faut bien trouver l'argent là où il est. Bon c'est vrai, pour un type si fier d'avoir claqué la porte de l'industrie, lassé de dessiner pour Rox et Rouky, c'est un peu cynique. Mais eh, qui s'en plaindrait? Sous les litres de guimauves,pas difficile de reconnaître la griffe : deux-trois arbres tordus par-ci, une pointe gothique dans l'architecture du château par-là, et un Chapelier fou au moins aussi psychotique que Willy Wonka. Les basiques y sont, histoire de ne pas trop paumer les fans extrémistes (peine perdue, mais vous pourriez apprécier le geste si vous n'étiez pas aussi ingrats). Maintenant, d'être un Tim Burton fait-il automatiquement du film un BON Tim Burton? À l'évidence non, et ça bien entendu, c'est un jugement totalement objectif.
Quizz: ces arbres ont été sculpté par un type aux mains en ciseaux, sauras-tu le retrouver?


2. Lewis Carroll, c'est du tout cuit.
Encore faudrait-il respecter au minimum l'oeuvre originale quand on décide de l'adapter. De Through the looking glass ne reste que le fait qu'Alice retourne au pays des Merveilles. Sur cette trame - bien mince, il faut le reconnaître - viennent se greffer les personnages d'Alice In Wonderland passés à la moulinette "film pour enfants": une quête dont on se fout éperdument, des amitiés qui durent 5 minutes et un méchant très méchant (modèle Charmant dans Shrek mais version brun). Finalement, voyez-vous, je doute qu'on puisse imputer l'échec du film à Disney. Après tout, leur Alice au pays des Merveilles était un morceau d'anthologie du dessin animé, complètement barré, reproduisant ainsi à la perfection l'incongruité du bouquin: pas de but, pas de logique, ça changeait un peu. Pourquoi ne pas avoir repris ce principe? Les voies du Burton sont impénétrables.
Le CV du vilain prince : dessins animés, dessins animés, dessins animés. Oh et puis Corneille aussi.

3. Le 3D c'est révolutionnaire.
Dit-on le ou la 3D? Je pense pour le, tant pis vous vous adapterez. Entendons-nous bien, le 3D sera peut-être un jour révolutionnaire, tout comme un jour on pourra voler mais en attendant, on prend l'avion mais franchement quel rapport? Les lunettes niquent le nez, ça empêche de respirer, t'as le sang qui te bat le cerveau et tu finis par te demander : le Chapelier parle-t-il vraiment le névrosé ou c'est l'irrigation qui passe plus? Et toi qui avais mal aux yeux en regardant des affiches dignes d'un coucher de soleil en Technicolor, tu te retrouve avec une ambiance de mort tellement c'est grisâtre ces saloperies de verres noirs. Et puis, avouez que c'est con : le mec se casse les burnes à vous pondre un paysage sublime ( certes, complètement toc, vive la synthèse, mais tout de même alors bon je vous en prie) etl'arrière-plan est flou à chaque fois qu'un personnage parle. C'est très LAID. Et puis paradoxalement, l'image devient atrocement lisse, fini le grain fin de l'image ciné, c'est l'ère du plastique; tenez-vous le pour dit.

4. On ne peut pas aimer les roux.
Un impossible très précaire. Si on regarde Hamish, c'est un roux très LAID, assorti en plus de problèmes digestifs. C'est-à-dire, quand Disney vous fait un type dégoutant, il y met le paquet. Il y a le deuxième prototype du roux détestable: le Chapelier heureux. Perruque Molière rousse et brushé-ondulé, danse totalement ridicule ( si vous n'avez jamais vu d'homme-élastique, je vous recommande la vision de Lastikman qui a le mérite de se transformer en table, lui) et bons sentiments à la pelle. Et puis -ok, c'est spectateur facile- il y a le Chapelier fou, et lui il est un peu cool : le seul qui renvoie directement au grand n'importe quoi des bouquins. Bon, et par respect pour la maquilleuse sous acide, il faut au moins s'y attacher. La seule question, c'est pourquoi le trou entre les dents? Est-ce que c'est le nouveau signe d'esclavage: il y a deux siècles Vanessa lui aurait cramé les fesses au tison, aujourd'hui elle lui file sa dentition?

5. Il faut obligatoirement vouloir protéger la Reine Blanche.
PAUSE. Nan mais est-ce que quelqu'un l'a regardé la Reine Blanche? Qui, qui, QUI s'est dit : "tiens, ce serait vachement beau une reine toute blanche avec des sourcils noirs, des lèvres noirs et du vernis noir?". On croirait voir une gothique passée à la blanchisseuse et franchement c'est très LAID. Sans compter que lorsqu'on lui demande d'être gracieuse, elle comprend avoir des gestes d'équilibriste. Et qu'elle manipule Alice pour parvenir à ses fin. Mais pourquoi personne ne crie en scandale, la pure Hathaway c'est une sacrée s.a.l.o.p.e.
Mange ta soupe, mais en mode gracieuse.

6. Il faut obligatoirement détester la Reine Rouge.
Voir le 5. Je l'aime beaucoup la RR, si ce n'est elle du moins son château, digne d'un lupanar géant. Les femmes de cour ont un nez long qui sent le libertin en folie. C'est kitsch, c'est rose et rouge et il y a des cochons. Rien à voir avec le marbre blanc et froid du camp adverse en somme.
En même temps, c'est vrai qu'elle est très LAIDE, ça doit vouloir dire qu'elle est très vilaine.


Thursday, April 8, 2010

What's the matter, smart ass? Don't know any fuckin' Shakespeare?

On commence par le poids lourd du trimestre? Shutter Island, mais c'est du passé, limite il est plus en salles tellement ça sent le réchauffé, tout le monde a son avis dessus, et puis parle de la Rafle pendant que t'y es.
Merde, allez vous faire voir. Si on peut plus parler de ce qu'on aime. Parce que t'as aimé en plus? Ta gueule Simone, t'es tellement snob que tu finirais par ne plus apprécier que l'Homme à la caméra. Le seul problème, c'est que vu le culte à vouer au roman, on ne sait plus si c'est juste l'histoire qui emballe ou si Scorsese y a ajouté quelque chose. Oui et non. À vrai dire mon bouquin part en lambeaux à force d'avoir été lu, relu, à la recherche d'un truc encore plus fou que le fou; une fois que Françoise a la tête retournée, elle en redemande toujours plus, eh salut j'ai côtoyé la mort cérébrale mais il m'en faut encore. Quelle conne. Rien à ajouter à un roman qui se suffit.
Donc ouais, Scorsese fait un film plutôt forme classique. En même temps, le public manque sacrément de branchements au cerveau, ils comprennent déjà pas si le pauvre Di Caprio est victime d'une machination ou si c'est un légume becoz ses gosses noyés. Alors rajoutez-y le format expérimental et distribuez de l'aspirine dans la salle par la même occasion; le clientélisme avant tout.
Mais je m'éloigne. Bizarrement, le film se laisse pas approcher. Un peu trop lisse pour entrer dedans. Malgré tout ehhhh j'y tiens. Toi aussi avoue, tu t'es dit "oh c'est facile le coup des cendres qui volent comme des pétales dans la chambre", n'empêche qu'à ce moment-là ton corps est parti haut, haut, et t'avais un sourire larmoyant - voilà pourquoi on parle de salles obscures, le spectacle du public pris dans un film c'est tellement hideux. Poésie donc, +1. Oui, le Scorsese il a le don de la vision : les flammes de l'appart, le sang du nazi qui inonde les feuilles, les enfants dans le lac. Si, c'est poétique, c'est gerbant donc poétique. Et puis il y a les feuilles de nénuphar, les cheveux de la pauvre gamine qui flottent, Françoise s'est dit aussi inspirée que par l'affaire du petit Grégory- une grande source d'inspiration paraît-il; après tout, C'est arrivé près de chez vous, déjà...
Ouais, Di Caprio est un bon acteur. Moi j'y crois à mort. Et Marc Ruffalo te donne envie de suivre une psychanalyse. Ces appréciations sont purement objectives et viennent d'un examen poussé du talent d'acteur basé sur les cours de théâtre de haute qualification.
Non, mais l'intérêt du film, outre le fond de folie qui ne revient qu'à Dennis Lehanne- le César de la bibliothèque de Françoise (c 'est tout un concept la bibliothèque de Françoise, un jour je vous expliquerai ) - c'est le traitement de la 2° guerre mondiale. Franchement, ajouté à la désinvolture avec laquelle Tarantino traite le passage Hitler, on respire haut et fort : fini l'auto-flagellation et la curiosité morbide, on est suffisamment loin pour y réfléchir de manière nouvelle. C'est toujours ça de pris. Je vous expliquerai pas comment ça fonctionne, c'est comme ça point final.
Ajoutez à cela le fait que le roman a été adapté sans fausses notes, ça s'applaudit des deux mains. Bon, par contre, les indices sur le dénouement sautent aux yeux, ba oui ; des mots parmi les mots c'est bien planqué, mais une réplique après un long silence, si tu la loupe c'est que t'es perdu pour la société.


Les légendes durement pondues de ces deux photos seront " Mec, il y a un truc bizarre tu peux pas le nier" et " Salut, je suis un cliché de psychanalyste mais vous m'aimerez ne dites pas le contraire". Avouez, tout de même....

I finished Proust, bitches.

Changement de page, faites péter le champagne. Du coup j'hésite, je garde Simone ou je prends Françoise à la place? Gardons les deux, on fera des petits articles à trois, ça se touche derrière l'écran les enfants.
Si vous êtes ici, et que vous attendez la fin de ce qui s'annonce déjà comme une digression, chouette, que j'ai pas envie d'arrêter, c'est que vous avez pas retenu la leçon. Lisez pas, l'odeur fraîche des jeunes filles en fleur devrait plutôt vous pousser dehors, mais l'instinct ça se perd aussi vite que le pucelage. 140 lettres, c'est une limitation insuffisante quand on veut parler de tout sauf du film annoncé, j'abandonne Twitter le laconique et ça fait rire Simone ( faut dire que Françoise danse en agitant sa frange de garçonne et que ça gondolerait n'importe qui ).
Une fille qui parle, c'est toujours une horreur, surtout quand elle s'exalte. Et le pire, c'est que le savoir l'empêchera jamais de parler. Bref, entre les dvd à foison, les cours de ciné et les salles refaites de Lille, je commence à plus savoir où donner de la tête. D'où le retour à l'aide mémoire. Le problème c'est qu'après un an d'HK ciné, j'ai toujours pas compris le fonctionnement d'un plan: le cinéma, c'est Mastroianni se touchant le nez en faisant remonter ton taux d'hormones ; les histoires de montage parallèle et de Technicolor c'est rien que des dommages collatéraux. Allez dire que Barbara est supérieure à Jarvis Cocker parce qu'elle fait de meilleures vocalises... Ba tiens.